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La famille Silvestrini, vignerons de père en fille

La vigne, Sabine Silvestrini, la connaît bien ! Elle a repris la propriété viticole familiale qui compte à ce jour 36ha sur trois appellations prestigieuses du Libournais : Lussac Saint-Emilion, Montagne Saint-Emilion et Pomerol. Les vignobles Silvestrini possèdent quatre étiquettes : Château Chéreau, Château Vieux Moulins de Chéreau, L’Egérie du Château Chéreau et Domaine de la Pointe. 

Je suis partie à sa rencontre pour qu’elle me parle de son parcours et de son vignoble.

« Je suis issue d’une famille de viticulteurs. Mon grand-père acquiert ses premières parcelles de vigne en AOC Lussac Saint-Emilion, le Château Chéreau, et s’installe en tant que jeune agriculteur en 1958 avec sa femme. A la suite, mon père rejoint la propriété viticole familiale en 1982. Pour ma part, je me suis installée en 2017  » confie fièrement Sabine Silvestrini. Son parcours pouvait être évident pour tout le monde. « Je ne me destinais pas, dans un premier temps, à une carrière dans le vin. J’avais le regard de l’enfant qui ne voyait pas souvent ses parents mais avec un terrain de jeu très étendu. Un événement m’a marqué, le gel de 1991. C’est arrivé le jour de mon anniversaire et je ne comprenais pas pourquoi mes parents pleuraient alors que ce devait être un jour joyeux. L’innocence de l’enfance, raconte la viticultrice. Je décide donc de faire des études scientifiques en cursus biologie. J’aurai aimé devenir institutrice mais suite à un rendez-vous avec une conseillère d’orientation qui ne s’est pas passé comme prévu, je change d’idée. Je passe un diplôme d’oenologie. L’aspect sensoriel, biologique et environnemental est très passionnant. » 

Ses études sont riches en rencontres et en voyages – quelques mois en Australie puis au Canada (avec son fameux vin de glace), en Bourgogne et pour finir au Chili. « Tous ces voyages m’ont enrichi humainement et m’ont apporté des visions et une approche au produit différentes. Après tout ça, je suis venue prêter main forte à mes parents sur l’exploitation en 2006. J’ai la chance d’avoir des parents ouverts d’esprit et qui me font confiance. Mon père travaille toujours sur la propriété, il peut me donner son avis, il m’apporte un regard bienveillant. J’ai repris officiellement les vignobles Silvestrini en 2017, souligne Sabine. J’ai connu trois millésimes compliqués : 2017, avec un nouvel épisode de gel aussi violent que 1991 – 2018, mes vignes sont frappées par le mildiou et enfin 2019, elles subissent à nouveau le gel. Malgré toutes ces déconvenues, nous avons réussi à rentrer de la qualité. 2020, nous a laissé du répit. Ça a été un bon millésime bien qu’il y ait eu de la sécheresse. Une cuvée bien mûre et fruitée. » 

Une femme dans un milieu d’hommes. « Je ne ressens pas la différence dans le regard des autres. De plus en plus de femmes sont à la tête d’une propriété ou maître de chai par exemple. La seule chose que j’entends parfois est : « est ce que je peux parler au gérant ? » parce que les gens s’attendent à parler à un homme. C’est une question de caractère également » explique la viticultrice. Les mentalités évoluent mais la façon de travailler aussi. « J’ai souhaité communiquer sur le fait qu’on était respectueux de l’environnement. Les gens ne peuvent pas savoir si on ne les informe pas. En 2019, nous avons obtenu la certification HVE (Haute Valeur Environnementale). J’aimerai retravailler certaines parcelles avec un cheval de trait pour apporter un meilleur équilibre dans nos vieilles vignes. Nous avons choisi un maximum de produits bio-contrôles, nous travaillons déjà avec le soufre et le cuivre et nous nous limitons à un désherbage dans l’année. Je ne cherche pas à faire du bio pour valoriser mes produits mais seulement pour mieux vivre et limiter les risques pour notre santé. Je m’intéresse énormément à la biodynamie et la biologie pour essayer d’améliorer les choses » continue Sabine

Vous retrouvez ses vins sur le site de 20h33!

Anne Pauline GALAN

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